24.2.05

CASTERMAN va très mal .... Des emplois sont menaçés.....

Cher Monsieur le Président de la Région Wallonne,

Vous envisagez peut être que notre région intervienne financièrement pour éviter une catastrophe de plus.
A laquelle risque de s'ajouter la disparition de Tintin !

Bien sûr Tintin fait partie intégrante de la Belgique francophone, voire fédérale, mais nous n'espérons pas que le gouvernement fédéral ou la ministre de la Culture Française aient la moindre intention de vous aider autrement que par de belles paroles.

Permettez nous donc de vous proposer de nous charger d'une souscription pour une édition complète des aventures de Tintin ... traduites en Wallon.

Nous pensons en effet vraiment que quelques centaines de milliers de Wallons dépenseront volontiers plusieurs fois une dizaine d'Euros pour plusieurs des ouvrages de la collection.
Ce qui ferait un beau chiffre d'affaires, et des bénéfices potentiels qui diminueraient le montant de l'intervention éventuelle de notre Région.
Et l'électeur-lecteur acquitterait plus volontiers ce genre de contribution que celle que lui réclame trop souvent le ministre fédéral des finances.

Nous ne pensons pas que Casterman y ait songé, après avoir imprimé des traductions dans des dizaines de sabirs inconnus, puisqu’on ne trouve dans les librairies que nous fréquentons que des exemplaires en français, et bien sûr ... en flamand.

Si vous acceptiez de parrainer la souscription, votre popularité augmenterait probablement pour approcher un jour celle de Tintin.

Naturellement, il faut encore que les phylactères d'une vingtaine de fois 62 pages soient traduits - mais nous nous en chargerons gracieusement ; nous avons déjà commencé et nous continuerons pour autant que vous même et Casterman y trouvent un intérêt.

Il faudra aussi que le Wallon en soit compréhensible par un maximum de wallonophones: nous vous renvoyons à la description abrégée de la notation dite FELLER PAN-WALLON ou Feller Wallon tout court.
Par son intelligibilité pour tous les wallons, cet orthographe Feller est à distinguer du Feller Namurois, du Feller Binchou, du Feller de Mons, du Feller Liégeois, de celui de Marche et de celui du Verviers et du Feller Carolorégien, avec ses variantes, celle de Jumet Gohissart et celle de Couillet Queues.

Ces multiples variantes orthographique de notre langue, que nous imposait la Communauté Française par son refus de parrainer, supporter ou subsidier ce qui ne ressort pas de l'orthographe Feller, avaient pour effet de contribuer à notre désunion; elles laissaient croire à tous ceux qui en avaient envie, que les wallons n'étaient même pas capables d'écrire leur langue sans fautes. Ces inconvénients vont disparaître, grâce au Feller Pan-Wallon, à Tintin .. et peut être à vous ?

Nous attendons votre réaction avec beaucoup d'intérêt, voire d'excitation.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de nos respectueuses salutations.


4.2.05

Les différents accents des différents walons

Une page Web décrit la façon - parfois fort différente - dont les Wallons prononcent le même mot selon l'endroit où ils habitent ! Voyez la page web

C'est un véritable cours de Wallon Liégeois, pour ceux qui ne le comprennent pas, mais qui comprennent le Wallon de leur région.
Et vice versa !

Ils parlent la même langue mais ils ne se comprennent qu'à peine.
Mais quand ils s'écrivent et pour autant qu'ils utilisent l'orthographe Wallone correcte, ils peuvent se comprendre. Il paraît que c'est la même chose entre le chinois et le japonais.

Très instructif : on dirait que la distance entre Jemappes et Seraing est bien plus grande que celle qui sépare Montréal de Marseille ou Lausanne !

C'est un cours ... très court: moins de quinze règles à retenir - mais selon moi, il faut quand même faire pas mal d'exercices pour les retenir toutes.

Pour comprendre ce qui suivra (dans le temps)

Je m'aperçois que dans mes textes, j'utilise parfois le Wallon plutôt que le Français.
J'aime en effet m'exprimer dans ma langue maternelle de Wallon, bien que, petit citron innocent, j'ai été forcé par mon père, mon instituteur, mon garde champêtre, mon maïeur, mon notaire, bref par tout le système francophone, à apprendre à n'utiliser que le Français.
Heureusement que quelques garnements de mes amis, planifiaient tous nos mauvais coups dans la langue de mes ancêtres : ça m'a permis de devenir parfait locuteur Wallon - car ils passsaient beaucoup de temps à m'expliquer mon rôle dans leurs mauvais plans: Sans que je m'en doute, ce rôle était toujours celui qui convenait pour que le maître d'école, le curé, ou le fermier chez qui nous allions faire notre coup en attribue la responsabilité à ... Innocent Citron bien sûr.

C'est donc de mon enfance aventureuse (!) que je tiens ma maîtrise de la langue Wallonne; ma maîtrise duFrançais, je la tiens de Papa.
Il faut dire que mon père s'appellait Aimable Citron, ce qui le prédisposait à croire tout ce que le système lui racontait pour lui extorquer un maximum de ses revenus. Et à tout faire pour que sa progéniture aille dans la même direction, et si possible un peu plus loin que leur père.

Un wallon à l'Yser pris pour un franskilloen égaré dans la cage au lion (flamand)
On notera au passage qu'Aimable Citron, mon père était lui même fils d'Aimable Citron, c'est à dire celui de mes grand pères qui s'est fait gazer sur l'Yser en 1914. Ne parlant que le Wallon, comme bien d'autres de ses camarades, - sauf les Flamands qui ne parlaient eux que ... le Flamand - il ne comprenait pas les ordres de ses officiers, tous membres de la classe dirigeante - donc utilisant exclusivement le Français.
Quand mon grand père Citron a entendu crier "Attention, attention, alerte aux gaz, veuillez porter votre masque au plus tôt", le pauvre Aimable a compris
"Ah, tension à l'eure togaze veulié. Portez vos masse qu'au Pluto"
ce qui ne veut pas dire grand chose en Français, mais qui, comme le lecteur intelligent l'aura compris, ne signifie pas grand chose en Wallon non plus.

Le pélerinage à la tour de l'Yser
Des années plus tard le pauvre Aimable, entre deux quintes de toux à l'Ypérite, enseignait à toute sa descendance les avantages incontestables de celui qui peut parler la langue des riches.
Pendant ce temps, de l'autre côté de la frontière linguistique, tous ses frères flamands, anciens combattants comme lui - mais qui ne croyaient déjà plus en la Belgique- ont inventé le pélerinage de l'Yser: ils voulaient commémorer leurs pauvres soldats qui y avaient tant souffert parce qu'ils y étaient commandés par des officiers qui ne parlaient pas leur langue.
Et quand Aimable Citron, muni de sa canne, de son drapeau, arborant toutes ses décorations en bandouillère s'est présenté à la gare de Dixmude, le jour du pélerinage, et qu'il a demandé ou avait lieu le rassemblement, il a été proprement déculotté et renvoyé immédiatement dans ses foyers comme s'il s'était agi d'un franskilloen égaré dans la fosse au Lion (Flamand). Il est rentré chez nous sans son drapeau, sans sa quicaillerie, mais avec la certitude qu'un jour viendrait où le français disparaîtrait de la Belgique.

Bon bén voilà tout : je voudrais bien utiliser le wallon mais Papa ne veut pas.