Mes propos vont peut-être vous choquer, mais à vrai dire je m'en fiche pas mal. Je vais être clair : la mort de deux jeunes, électrocutés alors qu'ils cherchaient à se cacher de la police, ne m'attriste pas, mais alors pas du tout. Ils sont, avec leurs parents, et les gouvernements lâches et serviles qui se succèdent depuis des décennies en France, les seuls responsables de leur mort. Qu'ils aient eu ou non la police à leurs trousses, peu importe. S'ils avaient été en règle, ou s'ils n'étaient pas entrés dans ce lieu interdit, ils seraient en vie. Ils ont bien cherché ce qui leur est arrivé.
Contrairement au maire PS de Chichy, Claude Dilain, je n'ai pas de pensées amicales envers les familles endeuillées. J'ai trois enfants, je sais que s'ils finissaient grillés dans un transfo, c'est que j'aurai échoué dans mon rôle de père. Je ne chercherais pas d'autres responsabilités, je m'en voudrais terriblement, je me cacherais de honte...
Je n'ai pas non plus envie de rendre hommage à ces jeunes. Qu'ont-ils fait pour mériter un hommage, une marche, ou quoi que ce soit? Rendrait-on hommage à chaque mafiosi tombé sous les balles de la police ou exécuté par un autre tueur? Quel est ce monde où nous vivons, dans quel état de déliquescence est tombé notre pays pour que nous inversions à ce point les valeurs, pour que nous condamnions celui qui défend son bien et que nous rendions hommage à celui qui pille, viole ou tue?
Comment des hommes politiques, comment des éducateurs sociaux - que nous payons! -, comment des journalistes peuvent-ils trouver des excuses aux pillards, aux casseurs, aux voyous qui ont brûlé des milliers de voitures, saccagé de nombreuses villes, tiré à gros calibre sur les CRS? Qui sont ces ordures qui soutiennent la racaille? De quel droit demande-t-on systématiquement aux forces de l'ordre de se justifier chaque fois qu'elles font leur boulot? Et pourquoi ne pas rendre maintenant EDF responsable de cet incident? Après tout, quelle idée absurde de produire de l'électricité, c'est extrêmement dangeureux!
Si je n'ai aucune pensée amicale pour ces victimes et leurs voyous de copains, je suis par contre affligé par le meurtre, à Epinay sur Seine, d'un père de famille dont le seul tort a été de vouloir photographier un lampadaire, pour des raisons professionnelles. Selon la police, il n'a pas été battu, il a été massacré, lynché, devant les yeux de sa femme et de sa fille, par des jeunes (inutile de vous traduire le terme) qui n'ont visiblement pas accepté qu'il soit là. Les secours sont parvenus à le ranimer après 20 minutes de massages cardiaque, mais il n'a pas survécu.
Là, nous avons un vrai martyr. Là, nous devons rendre hommage. Là, les autorités devraient exprimer leur compassion. Mais non, là, tout le monde s'en fout. Il n'y aura pas d'émeute, pas de pseudo travailleur social pour défendre la mémoire de cet homme, victime de la haine des banlieues. Sa famille le pleurera, puis tout les autres oublieront. Il n'est pas certain que les animaux qui ont fait ça soient arrêtés, et s'ils le sont, combien de temps passeront-ils en prison? Quelques années, pour parfaire leurs techniques de racailles?
J'ai imaginé la scène du père massacré, les coups, les insultes, la violence et la haine. La victime, sa femme hurlant de l'épargner, sa fille pleurant et criant, et lui gémissant par terre dans une mare de sang. J'imagine les raclures s'acharner sur lui, le sourire aux lèvres, convaincus de leur supériorité, à coup de poings, de pieds, de tête... Et j'en pleure de rage et d'impuissance, avec une envie de vomir... et de faire autre chose, que je n'ai pas le droit d'écrire ici.
Pauvre gars, pauvre France, quand nos compatriotes vont-ils se réveiller, et coller en prison toutes les ordures responsables de cette situation?
Patrick Kronenberger
29.10.05
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