2.9.13

Ce que Charles Rogier déclarait en 1848


Charles Rogier est un monstre sacré de la politique belge, un des pères fondateurs de la nation, un homme d’Etat comme il n’en existe pratiquement plus. Le libéral fut systématiquement élu député de 1831
à 1885, occupa à deux reprises le poste de Premier ministre et détint plusieurs maroquins ministériels, dont ceux de l’Intérieur, des Affaires étrangères et des Travaux publics. Alors que la Belgique devait subir l’agitation qui toucha l’ensemble du continent en février 1848, le Premier ministre décida d’expulser du pays tous ceux qui, à l’image de Karl Marx, tentaient d’y instaurer le désordre et d’y installer une République. Il se justifia ainsi devant la Chambre : “Messieurs, la légalité continuera à être respectée tout autant que l’hospitalité belge. Je répète ce que j’ai dit dans une autre séance ; tout étranger qui mène en Belgique une vie paisible, une vie tranquille, qui rend hommage à nos institutions libérales et les respecte, ceux qui ne cherchent pas par leur conduite à semer le trouble et l’émeute dans le pays, ceux-là continueront à vivre libres et tranquilles comme les Belges eux-mêmes. Mais je le répète aussi, les étrangers qui viendraient susciter des désordres, des émeutes, qui voudraient entraîner le pays au-delà des limites que le pays s’est lui-même tracées, quant à ces étrangers, nous continuerons à agir à leur égard avec sévérité. S’il y a des étrangers qui désirent d’autres institutions que les institutions belges, la porte leur est ouverte ; qu’ils aillent dans leur pays chercher le triomphe de leurs théories.


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