4.9.13

LA CRISE POUR LES NULS



Comment en est on arrivé là? (tout le monde va enfin pouvoir piger)


Jef est propriétaire d'un bistrot.
Il réalise soudain que tous ses clients sont des alcolos qui n'ont pas
le temps de bosser et ne peuvent donc plus fréquenter son bistrot.
Il imagine alors un plan marketing génial:     "picole aujourd'hui,
paie demain".

Il tient rigoureusement à jour son carnet de "poufs", ce qui équivaut
donc à consentir un prêt à ses clients.

Chiffre d'affaires et bénéfices explosent et son bistrot devient vite,
sur papier, le plus rentable de la capitale.
Ses clients s'endettant chaque jour davantage acceptent sans rechigner
des augmentations régulières du prix du godet gonflant ainsi (toujours
sur papier) les marges du bistrot.

Le jeune et dynamique représentant de la banque de Jef, se rendant
compte que ce tas de poufs sont en fait des contrats à terme (Futures)
et donc un actif, propose des crédits à Jef avec les poufs en
garantie.
Sa trouvaille géniale vaut au banquier visionnaire un plantureux bonus.

Au siège de la banque, un trader imagine alors un moyen pour se faire
de belles commissions: ils convertit les poufs en PICOLOBLIGATIONS.

Les Picolobligations sont alors "titrisées" (converties en paquets de
titres négociables) afin d'être vendues sur le marché à terme.

Confiants à l'égard de leur banquier et avides de hauts rendements,
les clients ne captent pas que ces titres qui leur sont fourgués comme
"obligations AA", ne sont en fait que les poufs d'alcolos feignasses.

Les Picolobligations deviennent la star des marchés, on se les arrache
et leur valeur crève tous les plafonds.
Un beau matin, un "risk manager" oublié dans les caves de la banque se
réveille et signale qu'il est temps de demander à Jef que ses clients
règlent leur pouf.

Jef essaie, mais ses clients ne bossant pas, ... broquette.

La banque exige alors le remboursement du crédit et le bistrot fait
logiquement faillite, vire ses employés entrainant la faillite de ses
fournisseurs en bibine qui, à leur tour, virent également leurs
employés.
Le cours des « Picolobligations » chute brutalement de 90%.

La dépréciation de cet actif vaporise les actifs et donc les
liquidités de la banque.
Problemos:  sa banqueroute ruinerait trop d'électeurs ("too big to
fail" qu'on dit)

La banque est donc renflouée par l'Etat.

Ce renflouement est financé par de nouvelles taxes prélevées chez des
employés, les classes moyennes et un tas de gens qui bossent, ne
picolent pas, qui n'ont jamais mis les pieds dans le bistrot du Jef...
Était ce bien clair ???

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