7.6.07

Fraises d'Espagne contre fraises de Wépion

Dj'a atchté des fraises d'Espågne: eles sont 3 côp moens tcher ki les cenes da Wepion. Dji d'a atchté deus côps.
Mins les cenes d'Espågne divegnnut totes mollasses avant ki dj'aiye yeu li timpe d'ariver å fond do pakèt ! Eyet il a falou ki dji les tape evoye.
Les deus côps.

Eyet mi soçon Albert m'a fwait dire çoula :

Non seulement les fraises importées d'Espagne n'ont aucun goût, mais elles représentent une catastrophe environnementale et sanitaire. Voici de quoi vous en dégoûter à tout jamais !

D'ici à la mi-juin, la France aura importé d'Espagne plus de 83 000 tonnes de fraises]. Enfin, si on peut appeler «fraises » ces gros trucs rouges, encore verts près de la queue car cueillis avant d'être mûrs, et ressemblant à des tomates.
Avec d'ailleurs à peu près le goût des tomates...

Si le seul problème posé par ces fruits était leur fadeur, après tout, seuls les consommateurs piégés pourraient se plaindre d'avoir acheté un produit qui se brade actuellement entre deux et trois euros le kilo sur les marchés et dans les grandes surfaces, après avoir parcouru 1 500 km en camion.

À dix tonnes en moyenne par véhicule, ils sont 16 000 par an à faire un parcours valant son pesant de fraises en CO2 et autres gaz d'échappement.
Car la quasi-totalité de ces fruits poussent dans le sud de l'Andalousie, sur les limites du parc national de Doñana, près du delta du Guadalquivir , l'une des plus fabuleuses réserves d'oiseaux migrateurs et nicheurs d'Europe.

Il aura fallu qu'une équipe d'enquêteurs du WWF-France s'intéresse à la marée montante de cette fraise hors saison pour que soit révélée l'aberration écologique de cette production qui étouffe la fraise française (dont une partie, d'ailleurs, ne pousse pas dans de meilleures conditions écologiques).
Ce qu'ont découvert les envoyés spéciaux du WWF, et que confirment les écologistes espagnols, illustre la mondialisation bon marché.

Cette agriculture couvre près de six mille hectares, dont une bonne centaine empiètent déjà en toute illégalité (tolérée) sur le parc national.
Officiellement, 60 % de ces cultures seulement sont autorisées, les autres sont des extensions «sauvages » sur lesquelles le pouvoir régional ferme les yeux en dépit des protestations des écologistes.

Les fraisiers destinés à cette production, bien qu'il s'agisse d'une plante vivace productive plusieurs années, sont détruits chaque année.
Pour donner des fraises hors saison, les plants produits in vitro sont placés en plein été dans des frigos qui simulent l'hiver, pour avancer leur production.

À l'automne, la terre sableuse est nettoyée et stérilisée, et la microfaune détruite avec du bromure de méthyle et de la chloropicrine.
Le premier est un poison violent interdit par le protocole de Montréal sur les gaz attaquant la couche d'ozone, signé en 1987 (dernier délai en 2005) ; le second, composé de chlore et d'ammoniaque, est aussi un poison dangereux : il bloque les alvéoles pulmonaires en entraînant de violentes douleurs.

Qui s'en soucie ?

La plupart des producteurs de fraises andalouses emploient une main-d'œuvre marocaine, des saisonniers ou des sans-papiers sous-payés et logés dans des conditions précaires, qui se réchauffent le soir en brûlant les résidus des serres en plastique recouvrant les fraisiers au cœur de l'hiver...

Un écologiste de la région raconte l'explosion de maladies pulmonaires et d'affections de la peau. Les plants poussent sur un plastique noir et reçoivent une irrigation qui transporte des engrais, des pesticides et des fongicides.
Les cultures sont alimentées en eau par des forages dont la moitié ont été installés de façon illégale, et dont 80 % tirent plus d'eau qu'ils ne sont autorisés à le faire : en moyenne 4 500 m3 par hectare.

Ce qui transforme en savane sèche une partie de cette région d'Andalousie, entraîne l'exode des oiseaux migrateurs et la disparition des derniers lynx pardel, petits carnivores dont il ne reste plus qu'une trentaine dans la région, leur seule nourriture, les lapins, étant en voie dedisparition.
Comme la forêt, dont 2 000 hectares ont été rasés pour faire place aux fraisiers.

La saison est terminée au début du mois de juin. Les cinq mille tonnes de plastique sont soit emportées par le vent, soit enfouies n'importe où, soit brûlées sur place.
Et les ouvriers agricoles sont priés de retourner chez eux ou de s'exiler ailleurs en Espagne, pour se faire soigner à leurs frais après avoir respiré des produits nocifs.

La production et l'exportation de la fraise espagnole, l'essentiel étant vendu avant la fin de l'hiver et en avril, représente ce qu'il y a de moins durable comme agriculture, et bouleverse ce qui demeure dans l'esprit du public comme notion de saison.
Quand la région sera ravagée et la production trop onéreuse, elle sera transférée au Maroc, où les industriels espagnols de la fraise commencent à s'installer.
Avant de venir de Chine, d'où sont déjà importées des pommes encore plus traitées que les pommes françaises...


I paret ki ça est singnî pa
Claude Marie Vadrot, dins li revuwe Politis d'å 12 apri 2007
eyet ki i vos fåt endaler vîr a
http://www.wwf.fr/content/search?SubTreeArray=2&SearchText=Fraises

PS
Il ni vos fåt nén compter so l'Urope po arindjî ça trop rade: les politikîs (eyet les foncsionères) Uropeyins ont trop d'ovraedje a "organiser la concurrence entre les services postaux" å profit des Bankes (Uropeyinnes ?), bén seur, nén des djins Uropeyins.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Cher ami,
Les fraises de Wépion ne sont pas les seules fraises belges. Celles de Tihange sont aussi tellement goûteuses !