18.5.08

Bénvnowe dins nosse Ridiculocraceye

Bienvenue en ridiculocratie ...

On artike da GILLES DAL k'a paru li 17 di mai 2008 dins La Libre Belgique


Dji va d'è warder ene miete droci padzo, po li djoû ki l'Libe Beldjike va rtirer l'artike da si waibe.
J'en garde ici quelques extraits pour le jour où La Libre l'enlèvera de son site Web.


Mais le top, la médaille d'or, le hors-concours absolu, c'est incontestablement notre divin Premier ministre. Ah, Yves Leterme ! Rien qu'à prononcer ce nom, ma gorge se noue d'émotion, mon corps est parcouru de frissons, je suis transi, comme possédé : quelle personnalité électrisante, quel charisme incroyable, quel charme fou ! Leterme, c'est un peu notre Barack Obama à nous : un souffle d'air frais, un élan, un espoir... Quand on pense qu'avant lui, le pays se morfondait ! Or, qui ne sent pas, depuis quelques mois, cette confiance retrouvée en l'avenir, cet enthousiasme délirant chez les commentateurs, cette popularité époustouflante des deux côtés de la frontière ?

Vous allez me dire : c'est facile de se moquer; il a tout de même obtenu 800 000 voix. C'est vrai. Admettez cependant que si j'avais consacré mon billet à un pâle type qui n'aurait obtenu que 3 voix aux dernières élections, vous vous seriez demandé ce que je vous voulais.

Voici donc mon propos : être aussi peu excitant et se retrouver quand même Premier ministre, à une époque d'hyper-communication, ça relève de l'énigme totale; je dirais même de l'irrationnel. Mauvais négociateur, mauvais communicant, sympathique comme Michel Sardou : ouaouh ! Le casting semble remarquable. Yves Leterme Premier ministre, c'est un peu comme le Dalaï Lama directeur de casino, ou comme Jean-Claude Van Damme prix Nobel de littérature : on a du mal à se le figurer. Et je vous préviens : le premier qui m'accuse de sombrer dans le poujadisme, de stigmatiser les élus politiques, je lui rétorque que son reproche revient à m'accuser de stigmatiser les coiffeurs si j'ose me plaindre de ma coupe ratée.

et aussi

Un discours d'Yves Leterme, c'est un peu comme un discours d'enterrement, quand on ne connaissait pas le défunt. On se dit : "il faut que j'écoute", mais on a vraiment du mal. Il fait penser à ces types qu'on a eus pendant douze ans dans sa classe, et avec lesquels on n'a jamais échangé un seul mot. Ces types qui, dans une soirée, restent toujours sur le côté de la piste de danse en répétant que le DJ est nul. Ces types à qui on demande de prendre la photo de groupe, parce que tout le monde se fiche qu'ils ne soient pas dessus.

et enfin

Une interview écrite de Leterme, c'est triste comme un pique-nique en solitaire, comme un paquet de "Fermette vanille" fondu parce qu'on l'a oublié dans le coffre de sa voiture en été, comme un anniversaire-surprise qu'on espérait secrètement pour soi-même, mais qui n'a jamais eu lieu parce que personne n'a songé à en organiser un, comme une réunion d'anciens où on trouve que tout le monde est devenu vieux, moche et aigri, comme une invitation qu'on lance et à laquelle personne ne répond, comme quelqu'un qui doit expliquer sa blague, comme un artiste qui se produit devant une salle de spectacle vide, comme ces gens sous baxter, devant la porte d'entrée des hôpitaux, qui fument leurs clopes; comme, enfin, un pays qui n'était déjà pas au top, et dont la ridiculocratie est en passe de devenir une référence mondiale...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

N'importe quoi sur n'importe qui !