27.4.09

Prise de contrôle
du quatrième pouvoir par le second

(Belga, extrait) La ministre de l'Audiovisuel Fadila Laanan va créer un instrument de soutien au journalisme d'investigation, doté de 250.000 euros, a-t-elle annoncé dimanche soir. Au cours de ses débats de lundi et mardi, le parlement de la Communauté française devrait pour sa part adopter le décret organisant le paiement accéléré de l'aide à la presse 2009 pour les quotidiens (1).
La ministre annoncera officiellement la création de l'instrument de soutien lors d'une "table ronde" organisée mercredi matin avec les représentants des éditeurs et des journalistes et ceux des autres niveaux de pouvoir concernés.
.....

(les journaux, extrait)
Il s'agit de permettre à la presse de consacrer autant d'efforts qu'il était possible par le passé , [NDLR : en des temps plus favorables à la presse écrite] à de grandes enquêtes comme celle qui dévoilèrent les gros scandales entachant la réputation de politiciens de différents partis (Agusta, smeerpijp, F16 etc)
Les budgets de plus en plus serrés des grands journaux ne leur permettent en effet plus de détacher une personne pendant les quelque six mois qu'exige une grosse enquête de ce type.




Cher Monsieur mon député et Chère Madame Lanaan,

En référence aux nouvelles ci dessus je souhaite vous faire savoir que je ne suis pas dupe : si vous estimez que vous devez aider la presse écrite à joindre les deux bouts, pourquoi ne pas leur attribuer directement le budget que vous réservez à cette opération, en les laissant libres de le consacrer à ce qu'ils estiment eux le plus nécessaire ?

La façon de faire que vous avez choisie me paraît un moyen sûr de contrôler quelles investigations doivent - selon le monde politique - être réalisées, et quelles investigations doivent être, sinon complètement enterrées, du moins être financées sur les modestes fonds propres qu'il leur reste.

Ainsi, lorsque votre patron, Mr di Rupo désirera torpiller ses opposants au sein du parti, il pourra encourager l'investigation de voyages en Californie par les parlementaires Wallons.
Ainsi aussi, Madame Milquet ou Mr Reynders auront le pouvoir d'écarter les journalistes d'enquêtes trop dangereuses comme on lance un chien en lui lançant un os dans une direction qui ne l'est pas.

Comme je vous l'écrivais en commencant : je ne suis pas dupe; dji seus putete on enocin, mins dji ni seus nén n' grosse biesse. Eyet si vos, vos estoz ene djin sincère, sins li malice di vîr cu ki dj'ai vwoeyou dins l'arnake k'is vos font signer, c'est ki vos estez co pusse enocin ki mi !


votre dévoué électeur,
(s)Citron Innocent.


(1) aides financières réservées aux quotidiens qui ont r
especté les consignes que leur envoient les politiciens maîtres de cette attribution ?


Par ailleurs :

M. Demotte veut également créer au sein de l'administration une centrale d'achats par l'intermédiaire de laquelle les gouvernements et l'administration achèteront les espaces auprès des éditeurs de presse. Pour M. Demotte, cette centralisation permettra de négocier des achats médias avec une masse budgétaire plus importante qui permettra de réaliser des économies [et confèrera au monde politique un pouvoir d'autant plus grand sur la presse (NDLR)]

Moi Innocent Citron jure de ne JAMAIS laisser acheter d'espace publicitaire dans mes colonnes par les pouvoirs publics, dussè je laisser ma femme et mes enfants mourir de faim ! Mon honneur de reporter n'est pas à vendre Môssieus !

1 commentaire:

Hermionne a dit…

Donner ses subsides à des journalistes pour investiguer et en même temps critique Dedekker parce qu'il fait suivre un ministre par un détective privé montre bien la (non) logique de nos élus.
Dedekker est parlementaire et a donc le droit de contrôler les ministres.
De plus pourquoi ne pas donner cet argent à la police dont c'est le métier d'investiguer. Mais on crois que les journalistes sont compétents en tout.

C'est comme critiquer le pape lorsqu'il dit que le préservatif seul ne réglera pas le problème du sida et en même temps dire que le masque seul ne réglera pas le problème de la grippe.