6.5.05

A propos de William Dunker et de son parolier André Gauditiaubois

Je me souviens d'avoir été il y a quelques temps, fort dérangé par les commentaires sur William Dunker - et par voie de conséquence sur son parolier, rédigés par quelqu'un qui s'exprimait à l'inimitable façon des vieux dinosaures du Wallon.
Bien sûr, il n'avait pas tort en tout, il y a par exemple quelques licences "poétiques" dans le wallon de William Dunker et d'André Gauditiaubois.
Ou plutôt il y en aurait ... s'il y avait une autorité quelconque en charge de décider ce qui est du wallon et ce qui n'en est pas. Ce qui n'est pas près d'arriver - aussi longtemps que les dinosaures défendent chacun dans leur coin un Wallon qui ne peut être pour l'un que celui de Jumet (Gohissart), pour les autres de Strépy (Bracquenies), de Couillet (Queues) ou de Cerexhe (Heuseux) etc.

L'avis de ce Monsieur aura certainement de l'importance s'il est un jour élu à l'Academie Wallonne - au sein de laquelle il sera peut être appellé un jour, quand elle existera.
Surtout s'il peut produire des oeuvres aussi appréciées des Wallons, vieux et jeunes, que celles qu'il se pique de critiquer.

Il y a bien plus de positif à dire des chansons de Dunker et des textes de Gauditiaubois, que les quelques négatifs excréments de dinosaure dont cet article nous a gratifié.

En particulier :

" William Dunker démontre, mieux que bien d'autres, toute une série des qualités que l'on retrouve chez l'homme de la Wallonie :
romantisme ('On solea padri les breumes'),
mélancolie ('Dji n'tchant-rai pus mamzele po vos bea iys..'),
revendication ouvrière (Black country blues),
solidarité, pitié ('Djean Pinson')
philosophie ('Trop tchå'),
humour déjanté ('El mambo del loke à rlocter', le cow boy de l'ouest du condroz)
légère ironie masquant la détresse ('Babi, en vo z'endalîz nén dinsi')
...

Le Wallon, en général - et William Dunker en particulier - manie avec un égal bonheur toutes ces genres là, et toutes les qualités qui s'y rattachent.
Même s'il n'a le monopole d'aucun de ces genres,
même si ses voisins d'outre Moerdijk, d'outre Quiévrain, d'outre Rhin et d'outre Manche sont dotés à des degrés divers de certaines de ces mêmes caractéristiques, il me réjouit fort de constater, qu'à cette époque où le néerlandais, le français et l'allemand se dissolvent devant l'hyper-envahissante culture américaine, de constater, avec William Dunker, que les Wallons excellent en ces matières, tout en pouvant même y mélanger un peu de ce qu'ils trouvent de bon ou de drôle dans la culture américaine.

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